Le village abandonné d’Otin est un but incontournable de balade pour le randonneur qui visite la Sierra de Guara. La Balaguère s’y rend dans plusieurs de ces circuits.
Plusieurs chemins y conduisent.
La Costerra s’élève en confortables lacets dans un foisonnement d’aiguilles dont les plus connues sont la grivoise Cuca de Bellosta, la Tour St Jacques ou el Castillo.
L’autre itinéraire plus conventionnel s’insinue dans le ravin d’Andrebot, passe devant le légendaire dolmen de Losa Mora où une halte s’impose puis traverse un vaste plateau sur fond de Pyrénées.
L’arrivée sur Orin est saisissante et interpelle l’imagination.
L’église sur son monticule, domine le village, ou ce qu’il en reste
Quelques maisons sont encore debout. On peut reconnaître ce qui fut l’école.
D’autres moins chanceuses ne sont que ruines.
Que le toit s’écroule et c’est le début de la fin.
Ronces, lierre et prunelliers s’insinuent entre les jointures de murs et sonnent l’hallali.
On imagine difficilement qu’Otin ait pu être habité un jour.
Pourtant, les précurseurs de la Sierra de Guara dans les années 70, ont pu rencontrer Félix Mairal, dernier habitant de ce village hors du temps. Sa silhouette dégingandée hantait les lieux tel un fantôme de chair et d’os.
Qu’un randonneur advienne à passer, il le hélait pour partager avec lui sa pitance et un coup de porron.
Né à Otin à une date incertaine, il fuit les difficultés de vie là-haut, à la recherche de lendemains qui chantent. Vivre en grattant la terre ne fait plus d’adeptes parmi les jeunes de l’époque. En bas, dans les villes, l’Espagne post franquiste est en pleine expansion.
Tour à tour chauffeur de camion à Barbastro puis Barcelone, il remonte vivre à Otin après la mort de sa mère. Il y vit chichement de la culture de patates, de quelques poules et une vache. Le mercredi, il descend à Rodellar où arrive le camion de ravitaillement.
La maladie le contraint à descendre à l’hôpital de Huesca où il tire sa révérence en 1976.
Par Gérard Caubet
Bonjour. Il me semble que le dernier habitant d’Otin fût Manolo qui y vivait a l’annéeet qui avait retapé l’école en auberge. Il nous a quittés il y a une dizaine d’années…
Oui c’est vrai, Je l’ai connu, Mais Manolo est revenu alors qu’Otin était déjà abandonné
Bonjour Moi j y ai connu JAVIER qui élevait des faucons pèlerins lui est parti aussi !! Quel dommage qu un tel lieu soit vide……
j’ai fait la rando ce week en famille et c’est vrai que c’est magique nous avons ressenti beaucoup de quiétude ,nous nous sommes tous les trois assoupi derriere leglise ce qui est trés rare car nos vies actives nous le permette pas .
Ca fait quelque chose de voir l’église et l’autel en démolition quel dommage….
Bonjour Gérard,
je suis passé chez toi, à Buerba, en juin dernier (merci pour ton accueil).
Une brusque envie de revoir Otin me prend, et je vois ta photo du dernier habitant du village. Je suis étonné de voir un homme si jeune, quand son neveu écrit qu’il est parti en septembre 1973 et est décédé à Huesca en 1980. Est-ce vraiment l’homme à gauche de la photo?
Dominique Dupont
bonjour,
c’est Dominique Dupont, j’ai eu la chance de te rencontrer en juin dernier à Buerba, merci pour ton accueil. Je suis intéressé par Otin, où je suis passé il y a 20 ans. L’homme de gauche, sur la photo, serait Felix Mairal? Il me semble vraiment jeune. J’ai lu, sur un site, que son neveu affirme qu’il est parti en septembre 1973 et qu’il est mort à Huesca en 1980.
Amitiés aragonaises.
Dominique
Je suis allé en randonée visiter les villages abandonnés dans les années 1968 et avoir vu à Otin Félix et son chien.J’ai aussi visité d’autres villages abandonnés dont je ne me repelle plus le nom.Ecoles avec encore bureaux cartes de géographies françaises,forges avec soufflets et outils,un trillo en parfait état etc…Dans un autre village nous avons rencontré une famille où nous avions acheté quelques nourritures et du vin.