Site incontournable du tourisme régional, cette cité médiévale constitue aussi une étape importante sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Que ce soit à travers ce pèlerinage ou le sentier de randonnée du GR 10, La Balaguère a fait de Donibane Garazi le point de rendez-vous de quelques-uns de ses plus beaux circuits, comme avec le voyage « De Saint-Jean-Pied-de-Port à Logroño« .
Donibane Garazi, c’est le nom basque de cette ancienne place forte située au pied du mythique col de Roncevaux. Selon la légende, ce port (col) aurait été le théâtre de la bataille qui opposa en 778 les Vascons à l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne, commandé par le fameux Roland.
Un musée à ciel ouvert
Fondée à la fin du 12ième siècle à l’initiative du roi de Navarre, la ville s’ordonne autour de deux axes majeurs : la rue de la citadelle et la rue d’Espagne. Son environnement moyenâgeux a été remarquablement préservé. Certaines maisons ont gardé leurs étages à pans-de-bois. D’autres, plus nombreuses, sont ornées de linteaux aux inscriptions et décors sculptés. La grande majorité est caractérisée par une façade donnant sur une rue étroite, des murs de pignon profonds (façades latérales) et un jardin à l’arrière. La plus vielle de ces habitations, la maison Arcanzola, date de 1510. La porte Saint-Jacques, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoigne du passé jacquaire de la cité.
En 1589, sous Henri IV, Saint-Jean-Pied-de-Port n’appartient plus à l’Espagne, suite au rattachement de la Basse Navarre à la couronne de France.
La citadelle, haut-lieu de défense
Tout en haut de la ville, se trouve un dispositif fortifié de première importance. Il fut construit en 1628, à la place d’un ancien château fort dont il n’existait pratiquement aucune trace. L’objectif était de pouvoir faire face à la menace espagnole, toujours présente. Afin de rendre sa défense plus efficace l’ensemble a été remanié selon les plans de Vauban, une première fois en 1685 et une seconde en 1728. Aujourd’hui les bâtiments abritent un collège.
La mystérieuse prison des évêques
Le nom de cette imposante construction du Moyen-âge nous rappelle que Saint-Jean-Pied-de-Port accueillit les prélats locaux pendant le grand schisme d’occident entre 1383 et 1417. Cependant, un voile d’ombre enveloppe toujours le bâtiment, car il n’a pas livré tous ses secrets. Ce qui est certain, c’est que l’édifice fut transformé en prison au 18ième siècle. Dans son impressionnante salle gothique souterraine ornée d’une voute en ogive, l’on peut observer des traces témoignant des conditions difficiles d’emprisonnement.
Des découvertes à chaque coin de rue
Saint-Jean-Pied-de-Port, c’est aussi le Pont Neuf d’où l’on admire les maisons anciennes dont la base baigne dans la Nive, la Maison Mansart en pierre de grès rose comme beaucoup d’habitations, les anciennes fortifications, la porte de Navarre et son escalier conduisant au chemin de ronde, la Tour Notre-Dame qui protégeait l’accès à la vieille ville, l’église Notre-Dame du Pont, la maison des Etats de Navarre, la plus grosse bâtisse de Donibane Garazi…
Une ville très animée
Carrefour marchand depuis bien longtemps, point de convergence des chemins qui mènent à Compostelle, Saint-Jean se trouve aussi au cœur des traditions de ce pays. Ses boutiques de tissage, de linge basque, d’espadrilles et d’autres spécialités locales participent de son attrait, tout comme le marché du lundi et les foires gastronomiques qui s’y déroulent de juin à septembre…
Une aubaine pour ceux que toutes ces promenades et invitations culturelles auront mis en appétit !
Par William Boinot
Concepteur-rédacteur et Journaliste