Le sentier cathare, la quarantaine distinguée, affûte son pouvoir de séduction.
Par Gérard Caubet
En quarante ans d’existence, le sentier cathare a connu des hauts et des bas.
Après un démarrage en tambour et trompette, s’ensuivit une lente mais inexorable désaffection. Grâce à La Balaguère, le sentier cathare redevient aujourd’hui un itinéraire très prisé des randonneurs.
L’idée d’un sentier cathare prend corps dans les années 70.
À l’origine, 3 copains fous de rando et pyrénéistes accomplis.
Les repérages se succèdent, plutôt décevants. Les sentiers ne sont que ronces et épineuses.
Les opérations de débroussaillage auraient pu figurer au palmarès 12 des travaux d’Hercule.
Une décennie plus tard, dans les années 80, la rando devient un phénomène de société.
L’association Randonnée Pyrénéenne voit le jour.
Sa mission est de développer le tourisme non-motorisé.
En guise de programme un slogan « Un con qui marche vaut dix intellectuels assis ».
Le sentier cathare est ressorti des cartons. Son tracé est remodelé. La période est faste, l’argent coule à flot. Des sommes confortables sont allouées au débroussaillage. Chaque coup de sécateur est rémunéré en espèces sonnantes et trébuchantes.
Le parti pris de l’époque est de considérer le randonneur comme un opposant farouche à la voiture se déplaçant en train.
L’itinéraire reliera donc les gares SNCF de Port-la-Nouvelle et de Foix en passant par les châteaux jalonnant l’ancienne frontière du Roussillon.
Dans le même temps, le département de l’Aude en recherche d’identité fait une razzia sur l’image Cathare.
Une vaste opération de « cathare washing » se met ne place. De Narbonne à Castelnaudary, en passant par les Corbières, tout ce se mange, qui respire ou se regarde devient cathare.
Le sentier n’échappe pas à la règle et prend son nom de baptême.
Le Conseil général de l’Aude ne lésine pas sur les moyens.
Formation de guides, création d’un réseau de gîtes d’étape et rédaction d’un topo viennent compléter le dispositif.
Seul bémol, la FFRP se retire du tour de table. Le Sentier Cathare ne sera pas classé GR. Il sera balisé en bleu et orange aux couleurs de l’Aude.
Les années passent et la dynamique retombe comme un soufflet au fromage.
D’année en année, la fréquentation baisse.
2008 sera l’année du renouveau.
L’expertise de la Balaguère est sollicitée pour tirer le sentier cathare de sa léthargie. Pari réussi. Création d’une carte, réactualisation du topo vieillissant, mobilisation des acteurs, sont autant d’actions conduites au pas de charge.
Les randonneurs reviennent.
Les gîtes d’étape recommencent à résonner de leurs exploits du jour aidés en cela par un bon petit Corbières du pays.
?Il y a beaucoup à dire sur la gestation du Sentier Cathare…
Quels sont les trois pionniers qui auraient lancé le S.Cathare dans les années 1970?