Le magnifique Parc naturel de Posets Maladeta n’a pas la réputation qu’il mérite.
Créé en 1994 à l’initiative des Cortes d’Aragón, le parc réunit les deux géants des Pyrénées que sont l’Aneto 3404 m et les Posets 3375 m.
En Aragon ils sont appelés Nethou pour le premier et La Llardana pour le second.
Quant à Maladeta, le nom est utilisé depuis le XVIII° siècle. Sa traduction en Monts maudits serait erronée. Les études toponymiques lui attribuent une origine préceltique sans lien avec une quelconque malédiction.
Sur son flanc Nord, le Parc Posets Maladeta est bordé par l’envers des 3000 du Luchonais : Pics de Sauvegarde, du Maupas, du Portillon, du Perdiguero, des Gourgs blancs pour ne citer que les principaux.
Les massifs du Cotiella d’Eristé et Batcielles encadrent les Posets. L’Aneto quant à lui est bordé au sud par le Malibierne. Tous ces sommets satellites font 3000 m ou presque.
Le Parc concentre la plus grande majorité des 3000 pyrénéens sur les 129 principaux et 83 secondaires que compte la liste officielle de la très sérieuse UIAA (Union internationale des associations d’alpinisme).
Autant dire que le Parc Naturel Posets Maladeta est un paradis pour randonneurs amateurs d’espaces grandioses.
Le territoire du parc est desservi par les vallées de Venasque et de Chistau, respectivement parcourues par les ríos Esera et Cinqueta.
La personnalité de chacune est différente. Alors que Venasque a joué la double carte du tourisme et du ski, la Valle de Chistau s’est orientée vers un tourisme plus diffus mettant en valeur la richesse de son petit patrimoine.
La première ascension de l’Aneto a donné lieu à une compétition effrénée. Le pic, convoité par tout le gotha des pyrénéistes de l’époque, tombe, le 18 Juillet 1842, sous l’assaut de l’officier Russe Platon de Tchihatcheff et d’Albert Belhomme de Franqueville, botaniste normand et palois d’adoption. Le pic des Posets devra attendre le 6 août 1856, soit 14 ans plus tard, pour que son sommet soit foulé par un Anglais quasi anonyme.
Le Parc naturel Posets Maladeta abrite en son sein le « Monument naturel des glaciers pyrénéens ».
Cette structure, qui s’intéresse à l’étude et au devenir des glaciers aragonais, étend son influence des Pic d ‘Enfer à l’Aneto en passant par le Mont perdu, soit 399 hectares à plus de 2700 m d’altitude.
70% du territoire concerné par le Parc s’étend au-dessus de la côte 1500.
Les randonnées proposées se déroulent à l’étage en dessous et laissent tout loisir d’admirer la haute montagne, il suffit de lever la tête.
Il n’existe aucune possibilité de traverser le Parc Naturel en voiture. C’est à pied qu’il faut le faire. Le passage se fait par les granges de Viados et le col de Gistain largement ouvert entre les massifs des Posets et du Schrader, dit aussi Grand Batchimale (3 177 m).
La France non n’est pas desservie par la route. Rien n’a changé depuis le temps où les pèlerins de St Jacques franchissaient les Pyrénées par le port de Venasque. Seul l’hôpital de Venasque restauré et embelli a retrouvé une seconde jeunesse. Moins chanceux son homologue de Gistain a disparu corps et biens dans un incendie.
Par Gérard Caubet