Élément incontestable de la biodiversité pyrénéenne
Il y a 250 000 ans, l’ours brun était présent dans toutes les hautes vallées de la chaîne des Pyrénées. Présent sur le territoire bien avant le développement du pastoralisme il y a 3000 ans, il est un élément incontestable de la biodiversité pyrénéenne.
A l’âge adulte, les mâles pèsent entre 120 et 250 kg, les femelles entre 80 et 150 kg.
A partir de l’âge de 5 ans, les femelles peuvent donner naissance tous les 2 ans à deux ou trois oursons, qui resteront un an et demi avec elle avant de partir. La fourrure est épaisse, variant du beige au brun. Tous les hivers, de décembre à avril, l’ours hiverne dans sa tanière.
Sa durée de vie est importante : il peut vivre jusqu’à 25 ans en moyenne.
Omnivore, il se nourrit essentiellement de glands, de faines, de fruits des bois, de tubercules et d’herbes, végétarien de 70 à 80%. Quand l’occasion se présente, il profite d’insectes, de charognes ou de rongeurs. Les ours tuent environ 300 bêtes par an dans les Pyrénées, ce qui représente moins de 1% de la mortalité domestique : en 2008, 152 brebis ont été tuées.
35 000 bêtes meurent chaque année dans les Pyrénées (accidents, foudre, vols, maladies, prédation…). A titre d’exemple, les dégâts de cultures des sangliers sont 10 fois plus conséquents que les dégâts imputés à l’ours sur les troupeaux.
Depuis le 19ème siècle, la population de l’ours décline, mise en danger par le fractionnement de son milieu avec la construction de pistes forestières, la pénétration des massifs mais également par les chasseurs, érigés en héros, et les montreurs d’ours, particulièrement présents en Ariège.
Autrefois présent partout en France, puis dans les massifs montagneux seulement, il n’est présent plus que dans les Pyrénées depuis les années 1940.
En 1962, la chasse individuelle est interdite. Dans les années 80 on ne compte plus qu’une quinzaine d’individus, et ce n’est qu’après 1982 que l’État commence à s’investir pour la sauvegarde, alors que certaines associations se battent déjà, comme le FIEP (fonds d’intervention éco-pastoral) depuis 1976 dans le Béarn.
En 1996, débute donc l’opération de renforcement de la population avec des ours originaires de Slovénie. Les conditions naturelles de vie étant très comparables à celles qu’offrent les Pyrénées, les acteurs de la réintroduction espèrent ainsi restaurer une population d’ours viable. Chaque ours est équipé de colliers émetteurs afin que leurs déplacements soient quotidiennement suivis.
On observe un même comportement pour chacun : la première année, l’ours va visiter une large étendue du territoire avant de se fixer dans un domaine plus restreint. Le collier émetteur a une durée de vie d’une année, ensuite, c’est l’émetteur intra-abdominal qui va prendre la relève, pour continuer à vérifier l’usage que fait l’ours du milieu et son adaptation.
Une vingtaine d’ours vit actuellement dans les Pyrénées, mais les morts récentes ont fragilisé la reproduction et leur viabilité.
Sans la réintroduction, les ours ne seraient plus qu’un ou deux en vie, avant l’extinction.
Aujourd’hui espèce protégée, les experts internationaux estiment qu’à partir d’une cinquantaine d’individus la population pourra être considérée comme hors de danger.
La crainte de l’ours peut expliquer une certaine antipathie à son égard, il faut cependant savoir que ce dernier est extrêmement craintif envers l’homme. Méfiant, il évite la rencontre autant que possible et dans le cas contraire, il cherche à fuir. Attention à ne pas prendre pour de l’agressivité le fait qu’il se mette debout, bien souvent, c’est plutôt pour mieux percevoir par l’odorat ce à quoi il a affaire !
L’ours est néanmoins l’objet d’un débat animé dans les Pyrénées quant à sa réintroduction.
L’État met en œuvre la restauration de la population, sous l’œil vigilant des associations. Si la grande majorité des français est pour, la minorité représente en majorité des éleveurs, bien qu’encore une fois, leurs avis sont mitigés : une partie du monde agricole s’avère pour la présence de l’ours. L’Etat apporte des aides financières aux éleveurs pour compenser les contraintes liées aux attaques de l’ours : indemnités, mesures destinées à limiter les attaques, garde permanente des troupeaux par un berger, dons de chiens patous, de parcs électrifiés… Le maintien du pastoralisme est une des priorités de l’Etat.
L’ours fait pourtant partie de l’identité culturelle des Pyrénées : contes, mythes et légendes le mettent en scène. Avons-nous le droit de laisser cette espèce disparaître ?
Pour davantage d’informations sur l’ours, allez visiter le site de l’ADET, Pays de l’Ours.