Cannelito est fils de Cannelle, dernière ourse pyrénéenne tragiquement disparue d’une balle perdue en 2004, en vallée d’Aspe.
Son père, Néré d’origine slovène, vit toujours en Béarn, à la recherche peut-être de sa compagne perdue et dans l’attente promise d’une âme sœur par le gouvernement.
Ayant assisté impuissant à la mort de sa mère, Cannelito s’en est allé par monts et par vaux, jusqu’à élire domicile dans les Hautes-Pyrénées. Sa présence est signalée en Pays Toy et en Val d’Azun dont il semble apprécier le gîte et le couvert.
Doté d’un solide appétit et d’un goût prononcé pour la viande de brebis AOC Barèges Gavarnie, on lui attribue 7 attaques et la perte de 19 brebis au début de l’été 2012.
Devant l’émoi provoqué par ces coupes claires dans la gent ovine, le Préfet des Hautes-Pyrénées, autorise « l’effarouchement » de Cannelito.
Cette pratique à consiste tenter de l’éloigner de la zone de prédation par des moyens sonores et des balles en caoutchouc.
Autrement dit, le prier d’aller faire ripaille chez le voisin.
Les associations favorables à la cause de l’ours montent au créneau et font suspendre la mesure d’effarouchement au motif que les troupeaux concernés sont laissés dans les estives en liberté totale comme le préconise le cahier des charges de l’AOC Barèges Gavarnie. Autre hypothèse, certains animaux attaqués seraient incapables de s’enfuir car malades du piétin, affection scientifiquement appelée dermatite digitée, affectant le pied jusqu’à le détruire.
Dans l’instant, le décret est suspendu et Cannelito garde toujours ses ronds de serviette en Pays Toy.
Affaire à suivre.
Par Gérard Caubet