Selon les on-dit, la raquette à neige aurait été inventée par quelque peuplade du grand nord.
Nenni que tout cela.
Il y a belle lurette que le lagopède utilise à l’insu de son plein gré ce moyen de locomotion pour ses promenades hivernales.
Lagopus mutus de son vrai nom, est pour faire simple une sorte de perdrix dont le plumage change de couleur selon les saisons.
De brun gris été, il devient blanc en hiver.
Changer de garde-robe, n’est pas pour lui affaire de coquetterie. C’est une question de camouflage. Le but recherché est de ne pas servir de plat principal à l’aigle royal friand de lagopèdes dodus à la chair délicate.
L’hiver venu, ses pattes se dotent de plumes. Sa portance ainsi augmentée lui évite de « s’enfoncer dans la fraîche ».
Il n’est pas le seul à utiliser ce subterfuge.
Le lièvre variable – non-présent dans les Pyrénées – et le coq de bruyère font de même.
Ce dernier préférant les écailles aux plumes.
L’igloo est aussi un habitat de son invention. Quand la neige tombe en abondance, il se laisse ensevelir, profitant de l’effet isotherme du manteau neigeux. La tempête passée, il crève le plafond et repart vaquer à ses occupations.
Par Gérard Caubet