Le jeudi 17 avril 2014 à 7h du matin, dans le Val d’Aran, l’équipe de suivi ours de Catalogne est chargée d’effectuer une mission très spéciale.
Il s’agit pour elle de capturer une oursonne âgée de 3-4 mois, découverte par un villageois.
Elle semble orpheline mais rien de sûr. Sa mère est peut-être partie faire des courses !
La décision est prise de la relâcher en espérant le retour sa mère.
Préalablement, des prélèvements de poils sont effectués afin d’établir son éventuel pedigree. Pour observer ses déplacements, un collier émetteur est fixé à son cou.
Deux jours plus tard l’oursonne est détectée sur la nationale en contre bas de la zone de lâcher. Afin d’éviter qu’elle finisse bêtement sa vie contre un pare choc de voiture, elle est de nouveau capturée.
S’ensuit un nouveau lâcher dans un secteur où potentiellement la mère peut être présente.
Affaire à suivre.
Cette découverte en rappelle deux autres.
Toutes deux se sont passées en Vallée d’Aspe. Pour la première, il faut remonter à une quarantaine d’année en arrière. Les Pyrénées comptent encore une vingtaine d’ours authentiquement pyrénéens.
Le 13 mai 1971, un groupe d’enfants conduits par leur directeur randonnent dans la forêt de Belonce au-dessus de Borce.
Quelle ne fut pas leur surprise de tomber nez à nez avec un ourson d’évidence abandonné. Sa mère n’est pas prés de lui. Probablement a-t’elle été tuée par un braconnier.
Un sac est rempli de mousse. L’ourson y est installé, derechef ramené à la colo et aussitôt baptisé Jojo.
Agé de 3 mois au moment de sa découverte, Jojo vivra 20 ans dans un enclos jusqu’à sa mort provoquée par un cancer.
Véritable mascotte locale, des dizaines de milliers de personnes viendront le visiter propulsant le modeste village de Borce au firmament de la célébrité.
La seconde est liée à mort tragique de Cannelle la dernière ourse de souche pyrénéenne.
Le 1er novembre 2004 la balle d’un chasseur l’atteint mortellement. Elle est accompagnée de son ourson Cannelito. Effrayé il s’enfuit. Nous sommes à l’entrée de l’hiver et personne ne donne cher de sa peau. Et pourtant Cannelito survivra. Depuis il parcourt inlassablement les montagnes d’Aspe, d’Ossau et le Val d’Azun, à la recherche d’une compagne. Quête impossible, il n’y en a pas. Suggestion aux autorités, lui faire rencontrer l’oursonne du Val d’Aran. Demandons à Meetic d’organiser la rencontre !
Par Gérard Caubet